Suisse – La crise à Genève

Lors de mon récent passage en Suisse romande, on m’a dit une crise économique et sociale qui laminerait la classe moyenne. Classe moyenne qui tendrait à quitter les centres urbains de l’arc lémanique en quête de logements moins onéreux. J’ai voulu en avoir le cœur net. A Genève.

Genève en crise

Dans les rues basses et marchandes de la cité de Calvin, le panneau me saute aux yeux. La rue du Marché se nomme désormais la rue de la Crise.

Oui, elle est bien bonne, la crise. Le constat est implacable : Genève est en rade, peinant à joindre les deux bouts.

Les édiles locales n’ont plus à instaurer laborieusement des zones piétonnes en centre-ville. En effet les gens marchent à présent, faute de moyens pour rouler encore.

Quelques vestiges automobiles des années fastes sont abandonnés au bord des rues, aussi rutilants qu’inutiles désormais. Même les vélos sont parfois trop chers à entretenir.

Dignes  mais tristes, les villas patriciennes sont également délaissées par des locataires insolvables ou des propriétaires ruinés. La vie de château n’est visiblement plus à l’ordre du jour.

Dans la rue, le climat est glacial : les gens font la gueule, portent le masque. Rompre la glace, jamais une sinécure à Genève, s’avère toujours plus difficile.

La crise n’épargne pas les jeunes, en mal d’avenir socioprofessionnel ou d’activités ludiques.

Seules les stars trouvent encore à sourire au bout du lac Léman.

Les graffitis couvrent les murs pour témoigner de la pesanteur et de la fracture sociales. Le contrat social est malmené et la révolte gronde. C’est l’Escalade.

Le dos au mur, Genève a urgemment besoin de Réformateurs visionnaires pour remettre la cathédrale au milieu de la vieille ville, pour replacer l’Humain et la Nature au centre des préoccupations sociétales.

Je vous l’accorde, mon œil et ma plume se sont faits un peu noirs, durs et acerbes. Car Genève va plutôt bien. J’y ai encore trouvé des gens non désargentés vivant en bon ménage. Toute la classe moyenne n’a pas quitté la cité de Calvin, le ventre vide.

Et puis Genève bouillonne d’activités culturelles et sportives. Aujourd’hui débute la Fête de la musique. Cette musique qui adoucit les mœurs et qui apaise les cœurs. Demain se tiendra la régate du Bol d’Or à laquelle, outre les spectateurs genevois, le dieu Eole est cordialement invité.

Du pain et des jeux, souligneront les esprits cyniques. Pour ma part, je quitte Genève rassuré. Mon cap est désormais mis sur la Grèce, une Grèce durement affectée par une crise économique et sociale.

Bien à Vous,


By Bertrand

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